Du théâtre - enfin !

Publié le par Vincent

 

Une véritable atmosphère de théâtre, spontanément jaillie comme une source de jouvence de nos rencontres, de nos envies de nous découvrir les uns les autres, de la non finitude de nos propositions artistiques que nous amenons dans nos cartons, une convivialité explosive qui s’achève autour d’une repas succulent et d’une tablée de 20 personnes…

Même la pluie du sud-ouest n’a pas réussi à éteindre les incendies allumés dans nos cœurs ardents !


Nous avons eu le temps d’un regard rapide sur le lieu du théâtre du Rivage où Karin Serres et Pascale venaient de vivre une émotion intense que nous ressentions encore dans l’air.


Et puis il fallait filer assister au Marivaux, mis en scène par Pascale, Le jeu de l’amour et du hasard, avec entre autres Sophie Kastelnik et Etienne Kimes – artistes associés - avec qui Mélanie a travaillé en janvier dernier et qui étaient sur scène avec Marek Kastelnik et Augustin Mulliez, deux autres artistes associés au festival. Ah ! ce Marivaux ! L’intrigue est alambiquée à l’extrême avec des jeunes gens qui se compliquent l’amour de manière impossible, sous le regard bienveillant de parents charmés par la naissance de l’émotion. Une histoire d’enfants perdus dans des sentiments trop grands, trop sincères, qui se dissimulent derrière une série de masque. Elle est belle leur spontanéité mais elle est inquiétante. Que restera-t-il vraiment après les premiers émois ? Marivaux laisse tout cela en suspens. Pour l’après.

Alors, nous avons vécu pleinement le moment, le maintenant, avec une Sophie Kastelnik survoltée par l’amour, que nous accompagnons dans ses craintes, ses joies et ses délires. Du pur plaisir.

 

Du pur plaisir encore. Un buffet avant un banquet et une rencontre sincère et vraie, drôle et vivante, une conversation sans fin sur le théâtre, celui d’aujourd’hui, de maintenant, de là tout de suite où il faut faire faire, écrire, agir : Karin Serres.

Nous nous découvrons ensattien, déjà, venant de disciplines mélangées puisqu’elle y a appris la scénographie et moi la mise en scène, alors que – entre autres –  nous écrivons tous les deux aujourd’hui. Je ne peux pas résumer tout ce que nous avons évoqué mais le temps a filé et le théâtre me semblait soudain possible tel que je le rêve, tel que je rêve qu’il est encore possible de le changer, de lui faire courber son chemin comme la lumière se courbe à la proximité des planètes. Je craignais que ces planètes ne soient isolées dans des espaces infinis et inconnus mais rencontrer Karin m’a permis de sentir que non, nous n’étions pas isolés, ou alors simplement par notre ignorance de l’existence des autres, une ignorance qui s’achevait enfin : des auteurs nouveaux sont là, des mondes nouveaux se dessinent et se créent, ce moment, et des metteurs en scène le comprennent, et s’emparent de ces mondes pour les partager, et découvrent que cette écriture nouvelle ouvre des tentatives nouvelles, pour un public nouveau, différent, pour ouvrir d’autres lieux à d’autres formes, à d’autres sensibilités, à d’autres imaginaires. Enfin, l’image du théâtre se modifie doucement dans les clichés des gens. Tout paraît possible.

Tout reste à faire.

Mais tout est possible.


Enfin, le banquet a lieu et me voilà assis à côté de Geneviève et Jean-Claude Penchenat. Et là encore, ravissement et discussion, et rigolades, et découverte de gens, d’artistes que mon ignorance – encore elle – m’avait occultée ! Entre la nourriture pleine d’épices et saveurs, voilà qu’à son tour la vie révélait ses épices et ses saveurs, qu’offrent les rencontres impromptues, intempestives, incontrôlées…

De nouveaux espoirs, de nouvelles voies pour demain où Jean-Claude, invité par Pascal Sangla, artiste associé au théâtre du Rivage, nous invite à découvrir puis partager l’univers d’Audiberti, romancier, poète, dramaturge, critique de cinéma, Audiberti entre 19e et 20e siècle, Audiberti d’Antibes avec une écriture trempée dans la langue provençale, une encre bourrée d’images, d’inventivité, de personnages haut et couleurs, en odeurs, en truculences…


Il faut dormir.


Demain tout recommence.


Publié dans et-soudain-plus-rien

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