La dernière de Tom
Jeudi dernier, c'était la dernière de "Tom sous la pluie".
Quand j'ai annoncé cette dernière, j'étais presque résigné à ce que ce soit non seulement la dernière représentation de 2008 mais aussi la dernière avant longtemps. Je ne sais pas trop pourquoi. Je crois que je ne croyais pas complètement à ce spectacle, parce que la fréquentation baissait, que les retours que j'en avais étaient positifs, certes, mais j'avais l'impression que le spectacle manquait de profondeur et de sens, que l'on n'en percevait que la superficie, le côté rigolo, mais que la profondeur du propos ne passait pas.
J'ai beaucoup remis en question mon travail parce qu'il est difficile d'être à la fois l'auteur, le metteur en scène et l'acteur d'un spectacle.
Et après mûres réflexions, je pense que je me suis trompé totalement !
Simplement, j'ai encore du mal à m'autoriser à être acteur. C'est troublant puisqu'avant toute autre chose, c'est acteur que j'ai voulu être, c'est par cela que j'ai tout commencé, et puis j'ai accepté l'idée que je n'y parviendrai pas, et c'est peut-être là que j'ai d'ailleurs commencé à me libérer sur le plateau.
Aujourd'hui, après cette dernière dans laquelle j'ai sans aucun doute donné ma plus belle prestation de "Tom sous la pluie", après les retours élogieux (non pas sur moi mais) sur les émotions traversées par les spectateurs, après le plaisir partagé au cours de cette représentation, après un mail aussi que j'ai reçu le lendemain et qui me confirmait que le théâtre à hauteur d'homme que je veux proposer existait, touchait déjà à l'endroit juste, toutes mes réticences envers moi-même se sont envolées.
Et cette dernière de "Tom sous la pluie" est redevenue la dernière représentation de 2008 avant une reprise que je vais tout faire pour rendre possible le plus rapidement possible. J'en viens même à envisager une adaptation pour un petit théâtre, avec un travail particulier de création sonore (dont je vais parler très vite - s'il ne lit pas ces lignes avant - à David Geffard, le créateur son avec lequel je creuse une envie et une idée du théâtre idéal).
L'aventure continue, en somme, et que cela me serve de leçon dans les petits moments de découragement.