Bientôt à l'Ecume

Publié le par Vincent

Un nouveau spectacle est en cours de création.
Il aura lieu à l'Ecume, qui, sans hésiter, accueille nos créations et mériterait un soutien de la ville de Paris pour l'aide apportée à la jeune création théâtrale !

Au départ, Cyrielle, qui a joué Pourquoi pas moi pendant deux ans avec un succès sans cesse renouvelé, propose à Mélanie, une nouvelle recrue de En Compagnie des Hommes, de s'emparer de textes que j'ai écrits au cours des dernières années, et d'essayer d'en faire un spectacle.
Une première répétition a lieu, puis une seconde à laquelle j'assiste par hasard. Evidemment mon imaginaire est titillé par ces deux comédiennes travaillant sur mes textes... Et soudain tout devient clair : je dois leur écrire quelque chose ! Quelque chose de nouveau, qui n'appartiendrait qu'à elles, et que je pourrai leur faire répéter et jouer à l'Ecume dès que possible.
Et nous voilà partis, tous les trois, depuis quelques jours, sur les voies de la création théâtrales. Quelle joie que d'écrire pour des comédiennes contemporaines ! Quel plaisir de retrouver l'écriture, et que cette écriture soit liée au jeu, directement et simplement, à l'envie des comédiennes d'aller sur le plateau et de dire des choses d'aujourd'hui.

Nous abordons un thème dont nous espérons qu'il touchera tout le monde : la perception de la réalité.

Depuis une bonne centaine d'années déjà, la physique contemporaine a montré les limites de nos perceptions pour appréhender le réel. Einstein a démontré dès 1905, que l'écoulement du temps n'était pas une donnée absolue mais un paramètre relatif au référentiel d'étude. Schrodinger, en jetant les bases de la mécanique quantique, a ouvert la voie à une nouvelle vision de la matière, où celle-ci n'est plus stable et évidente mais composée de particules dont les comportements restent insaisissables. Alors, qu'est-ce qui est réel de ce que nous avons sous nos yeux et qui nous parait si évident ?

Aujourd'hui que l'image est partout, que les atrocités des guerres, des mutilations, des catastrophes, nous parviennent sur nos écrans télé et sur internet, paradoxalement, nous avons du mal à comprendre que ces images sont la réalité, une réalité de peuples vivants à des centaines de kilomètres et souffrants. Si nous comprenions que c'est bien la réalité, il y aurait nécessairement une forme de prise de consience globale qui nous ferait réagir, un éveil spirituel qui entreprendrait d'éviter que ces guerres recommencent encore. Mais non. Et l'histoire se répète inlassablement. Alors que nous sommes prévenus.
C'est donc bien que notre perception de la réalité est mise à mal.

Or le théâtre et le métier de comédien jouent sans cesse avec cette limite floue et fluctuante entre fiction et réalité. Le comédien se retrouve donc en permanence soumis à cette contradiction : il joue une fiction devant un public (,qui au fond sait bien que c'est une fiction) mais pour que le public croit à cette fiction, pendant le temps de la représentation, le comédien doit lui-même y croire comme si elle était vraie. D'ailleurs, il éprouve de vraies émotions, dit des mots avec sa vraie bouche, utilise sa vraie voix, meut son vrai corps, le serre contre celui de son partenaire, un vrai être humain, sue pour de vrai, etc... et tout cela pour une histoire qui est fausse, fictive...
Le faux engendre le vrai.
Le fictif devient réel.

Avec ce nouveau spectacle, nous espérons, devant vous, rendre vivante et joyeuse la complexité du réel, et vous embarquer dans une expérience a-normale où deux comédiennes s'interrogent et résolvent les contradictions de l'existence. Rien que ça !

Un petit extrait, pour le plaisir :


Mélanie : (...) Parce que maintenant nous devons aller jusqu’au bout de cette aventure pour comprendre ce qui nous arrive, et nous devons dire toute la vérité sur nous. Que les obsédés se calment, il n’y aura pas de quizz pour savoir quelle culotte on met, avec qui on dort, non, non, non. Il s’agit d’une vérité existentielle. Voilà, c’est ça, existentielle.

 

Cyrielle : Toi, si tu veux faire partir tout le monde tu t’y prends super bien. Ça donne envie ça : un spectacle existentiel ! On se dit souvent, comme ça, à table, entre deux bouchées : "tiens chéri, ce soir, j’irai bien voir un spectacle existentiel. - Ah ben ça tombe bien, il y en a justement un à l’Ecume. - Ah ben super, allons-y, éteins TF1 et dépêchons-nous !"

 

Mélanie : On ne se le dit peut-être pas souvent mais ce n’est pas pour ça que c’est une mauvaise idée. Peut-être que les gens vont aimer, après tout.





Publié dans et-soudain-plus-rien

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