Les mille et un projets de Vincent Rivard

Publié le par Vincent

Je ne sais plus si c'est de la dispersion totale ou si tout cela a un sens, et je ne suis d'ailleurs sans doute pas très bien placé pour le déterminer maintenant, mais plusieurs projets  occupent actuellement mon temps, mon esprit et mon énergie.


Depuis plusieurs semaines, je travaille avec Cyrielle sur la reprise de "Pourquoi pas moi" à l'Ecume-bar dans le 20e arrondissement. Aucune date n'est encore fixée car le travail avance laborieusement. Cyrielle éprouve de grandes difficultés à traverser l'intégralité du texte, et c'est normal. Il s'agit tout de même d'un long monologue (environ 1h30), dense, et je pense, en plus, que j'ai mal préparé mon travail de répétition. J'ai probablement procédé de façon trop profonde, à vouloir que la comédienne comprenne tout des ressorts du texte, des idées qu'il brasse, j'ai sans doute trop conscientiser pour elle le processus qu'elle doit vivre. Avec plus d'expérience comme comédienne, elle se serait sans doute emparé de tout ce que je disais avec plus de distance que ce qu'elle a finalement fait. Aujourd'hui, j'essaie, au cours des répétitions, de faire en sorte qu'elle cesse de réfléchir et s'amuse à ce qu'elle dit, qu'elle engage son corps dans l'action et pas simplement son cerveau.
Tout l'apprentissage que nous avons fait avec Vassiliev nécessite au préalable un comédien ayant déjà une solide et réelle formation, un comédien autonome. Sans quoi, le comédien sera bloqué par la conscience trop aigüe qu'il aura de ce qu'il fait.


En parallèle, j'ai entamé avec Estelle - une amie comédienne issue de la formation comédien de l'ensatt - un travail sur un texte de Constance de Salm. Il s'agit d'un roman épistolaire - des lettres fictives écrites par une femme jalouse à l'homme qu'elle aime et qui, la dernière fois qu'ils se sont vus, partait en compagnie d'une autre femme - intitulé "24 heures d'une femme sensible". L'écriture est très travaillée et le soin apporté par l'auteure pour décrire les variations des états d'âme d'une femme amoureuse relève de la précision chirurgicale. Ce qui s'accompagne donc souvent, à l'étape de travail où nous en sommes, de grands fous rires.


En plus de ces deux travaux de monologue, j'entame un pré-travail autour de "Le misanthrope" de Molière, sous l'impulsion de mon amie Félicité qui souhaitait que nous travaillions ensemble. Il s'agirait, dans un premier temps, de réunir une équipe de comédiens issus à la fois de l'ensatt et du conservatoire de Paris, et de préparer une maquette d'environ 30 minutes d'un futur éventuel spectacle. Cette maquette serait à présenter à des professionnels contactés par nous et tout cela avec une échéance à moyen terme puisqu'il faudrait être prêt pour fin janvier. Dans cette optique nous rencontrons demain un directeur de lieu à qui nous allons soumettre ce projet dans l'espoir qu'il accepte d'accueillir cette maquette et qu'il nous aide dans nos démarches. A suivre, donc...



Enfin, "Combat de nègre et de chiens" n'est pas sorti de mon esprit. Simplement, je ne sais pas tellement par où commencer. Alors, j'ai commencé par faire se rencontrer deux des comédiens qui ne se connaissaient pas. Daddy, l'acteur qui jouera Alboury, a donc officiellement rencontré Olivier, celui qui jouera Horn. J'ai fait procéder à une lecture pour déjà entendre leurs voix se répondre. C'était déjà un baume pour mon petit coeur de metteur en scène. Le rêve de créer ce texte parviendra-t-il à se concrétiser ?



Au milieu de tout cela, j'aspire à écrire, j'aspire à travailler comme acteurs, surtout, de plus en plus, d'autant plus que ce stage à Reims m'a vraiment replacé à un endroit de plaisir du jeu. J'ai éprouvé combien j'avais grandi et progressé au sein de la formation de l'ensatt avec Vassiliev, et combien j'en étais libéré aussi. Tout serait en place pour que je puisse m'éclater pleinement. 

Publié dans et-soudain-plus-rien

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N
Ah, combien est cruel le temps conditionnel dans cette dernière phrase ! :) Bon, plus sérieusement, j'ai l'impression que tout EST est place, comme un décor maintenant opératoire, qui attend dans la pénombre du plateau que les lumières s'allument, que les spectateurs rentrent et s'installent, que le silence fasse la place au brouhaha puis à nouveau au silence (mais pas le même), et que, soudainement, d'une manière imprévisible mais évidente, les premiers mots retentissent. Moi je paie ma place d'avance, et je veux bien être au premier rang quand ça va arriver...<br /> ps : quid du rdv pour la maquette du Molière, alors ?
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V
Non, non, je te jure, il est vachement bien ce conditionnel ! Mais c'est gentil de me booster. il est motivant ton commentaire, bien plus motivant que la somme non exhaustive des milliards de trucs qu'il faut que je fasse pour réussir à créer un spectalce, même un tout petit ! Et puis, j'ai envie de jouer, en fait, en ce moment, pas de mettre en scène. Bon, voilà, je en suis jamais content, quoi !